mercredi 2 octobre 2013

Voix du jazz : Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Dinah Washington

Dans le post précédent nous avons entamé notre parcours des voix du jazz par une voix masculine. Nous en écouterons d'autres. Mais les voix du jazz, c'est aussi et surtout celles de femmes entrées dans l'histoire.
Ici, nous découvrirons quatre voix du jazz appartenant au passé. Nous aurons aussi l'occasion de survoler des voix contemporaines dans un prochain post.

Donc aujourd'hui un gros morceau à traiter. C'est pas grave, j'adore perdre mon temps dans des choses futiles et non rentables......

Le jazz n'a pas d'âge, les compositions jouées ou chantées il y a 50 ans se réécoutent encore et sans cesse avec le même plaisir. D'autant plus quand elles sont interprétées par des voix passées dans la légende du jazz telles que celle de Sarah Vaughan, Ella Fizgerald, Billie Holiday ou encore Dinah Washington.
Oui, bien sur, il y en a eu bien d'autres et pas des moindres. Mais je trouve que ces quatre dames on chacune un timbre de voix, une histoire en propre et surtout un talent sans pareil. Et il faut bien se limiter un peu au risque de se disperser trop....

Sarah Vaughan.

Sarah Vaughan, née en 1924 et décédée en 1990. Comme pas mal de chanteuses de cette génération, c'est dans un contexte religieux qu'elle s'initie au chant. Sa carrière va s'étendre pour l'essentiel de 1944 à 1982. Après elle se produira encore mais plus rarement.
Une voix maîtrisée avec laquelle elle sait nous faire vibrer dans presque tous les répertoires.




L'album proposé est Sarah Vaughan + 2 (enregistré en 1962 avec Barney Kessel à la guitare et Joe Comfort à la basse)

Cet album peut être téléchargé en suivant ce lien

L'accompagnement guitare et basse laisse tout le relief d'expression à la voix de Sarah Vaughan.



Je suis certain que vous apprécierez particulièrement, tout comme moi, le morceau "When Sunny Gets Blue".




Quelques autres facettes de Sarah Vaughan ... "Misty" en concert en 1964. Vous remarquerez que sa gêne apparente d'être en face d'un public , s'estompe dès qu'elle entame son chant...




Et pour finir le très connu "Fly Me To The Moon" repris plus tard par bien d'autres....




Ella Fitzgerald.

(1917-1996)
Il y a tant à dire sur Ella Fitzgerald, sa vie, ses collaborations son talent.
Pour plus d'info vous pouvez voir sur Wikipedia un petit résumé biographique et surtout son importante discographie .


Voici quelques morceaux de la "First Lady of Song".



"Mack The Knife"  concert live.




"One Note Samba", le scat d'Ella ... 1969



Le très beau "Cry Me a River"




Billie Holiday.

Le destin de Billie Holiday, qu'on surnomme « Lady Day », a souvent été comparé à ceux de Bessie Smith et Janis Joplin. Dotée comme elles d'une voix sublime, elle a profondément changé la façon de chanter le blues... et a subi une vie et une fin tragiques. Née le 7 avril 1915 à Baltimore, Eleanora Holiday grandit dans un milieu extrêmement pauvre, loin de son père, qui l'abandonne et de sa mère, partie chercher du travail à New York. Elle fait le ménage en ville dès son enfance et subit un viol à l'âge de onze ans. Arrivée à New York en 1928, elle connaît la prostitution et séjourne quelques temps en prison, avant d'être embauchée dans un petit club de Harlem, le Log Cabin. Lentement, elle commence à se faire connaître. Mais c'est grâce au producteur John Hammond (qui découvrira, entre autres, Bob Dylan) que la chanteuse parvient à atteindre le grand public. Impressionné par son talent, il la présente en 1933 à Benny Goodman, avec qui elle grave ses premiers enregistrements. Dès lors, année après année, Billie chanta pour les plus grands du jazz : Duke Ellington, Louis Armstrong (avec qui elle jouera dans le film New Orleans en 1946), Count Basie, Coleman Hawkins, Art Tatum, Lester Young... ce dernier s'imposant jusqu'à la fin de sa vie comme un ami et un compagnon musical idéal de la chanteuse.
"Strange Fruit" est une des chansons les plus puissantes qui aient été enregistrées sur le racisme, avec ses images macabres de corps pendus comme d'étranges fruits. "God Bless The Child", dont elle a écrit les paroles, fut interprétée ou citée par des artistes aussi différents que Stevie Wonder, Aretha Franklin et Tricky. "Gloomy Sunday", reprise par Serge Gainsbourg ou Björk, fut longtemps le morceau qu'écoutaient les joueurs quand, après une dernière nuit de ruine, ils décidaient d'en finir. Cette oeuvre, souvent sombre, continua malheureusement d'être à l'image de sa vie. Minée par ses échecs sentimentaux, Billie Holiday tombe dans l'alcool et la drogue, au point de se compromettre auprès de la justice et d'altérer sa voix. Ses performances des années 50 n'en sont que plus poignantes, même si elles sont moins pures techniquement. Elle meurt le 17 juillet 1959, après une dégradation de sa santé que six semaines d'hôpital ne sont pas parvenues à rétablir. Quelques jours avant sa mort, les policiers étaient encore venus la trouver pour une affaire de stupéfiants. Le film sur sa vie, "Lady Sings The Blues" (reprenant le titre de son autobiographie et d'une de ses plus célèbres chansons) obtint un grand succès en 1972. Lady Day y était interprétée par la diva pop Diana Ross. (source musique.ados.fr)

Un des albums phares de Billie Holiday : Body and Soul en 1957


Vous pouvez télécharger cet album au complet en suivant ce lien







Une interprétation de "Body and Soul" en live



Blue Moon






Dinah Washington.

Ruth Lee Jones, future Dinah Washington voit le jour le 29 août 1924, dans un état, l’Alabama, encore très marqué par la ségrégation raciale. Terre d’élection du Ku Klux Klan, l’Alabama n’est pas le meilleur endroit à vivre pour une famille noire et très vite, les Jones prennent la route du Nord pour s’installer à Chicago. La jeune Ruth, encore enfant, fait preuve d’un talent précoce pour le chant et le piano. Intégrant la chorale de son école, elle en prend rapidement la direction et prend conscience de ses capacités vocales exceptionnelles.
Si elle commence à exceller dans les domaines du Rythm ‘n’ Blues, du Blues et du Jazz, quelques années passées au sein d’une chorale spécialisée dans le Gospel (The Sallie Martin Gospel Choir) la dégoûteront, en revanche, de ce style musical. La future diva hédoniste n’a ni la fibre mystique, ni la vocation de chanter pour Dieu. Au contraire, c’est dans les clubs de jazz de Chicago, ces lieux qui ont abrité les réunions enfumées des parrains de la mafia, à commencer par Al Capone lui-même, qu’elle connaît ses premières expériences, aussi bien dans le domaine du jazz que... dans d’autres.

1951 dans une composition de Hank Williams, morceau très classe avec le son sirupeux des cuivres  (1951 svp , quel âge aviez-vous? Etiez-vous déjà sur terre?)




hommage à Bessie Smith par Dinah Washington (bon blues)

Un petit cadeau en prime;
Magnifique morceau du compositeur Max Richter "This Bitter Earth" interprétée par Dinah Washington.... Avec des images poignantes en prime.


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