vendredi 9 avril 2021

La trompette novatrice de Freddie Hubbard. Album : Blue Spirits

Il est temps de parler de plusieursmonuments du jazz, ceux qu'ils faut connaître parce qu'ils sont les incontournables. 
Pour respecter la philosophie de ce blog je n'en représenterai que les facettes les plus abordables pour les néophytes. 
Libre à vous de prospecter plus avant avec chacun d'entre eux !

Toutes ces icônes ont une discographie abondante et brillent dans beaucoup de styles différents.

Les trompettistes tels que Louis Armstrong, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Chet Baker, ont tous marqué l’histoire de la trompette dans le jazz par leur style et leur son. 

Mais nous allons commencer par vous présenter un musicien novateur, pas toujours facile d'accès : Freddie Hubbard.  
Il n’en mérite pas moins son titre de « maître », pour toutes les générations de trompettistes qui lui succèdent. Né en 1938, à Indianapolis dans l’état d’Indiana (USA) , dès son jeune âge, il joue avec le guitariste Wes Montgomery. Celui-ci devient son modèle, il s’en inspirera tout au long de sa vie. En 1958, il déménage à New York où il joue avec Ornette Coleman, Eric Dolphy, Slide Hampton, J. J. Johnson, Philly Joe Jones, Quincy Jones, Oliver Nelson et Sonny Rollins. Il s’est ensuite mis à jouer du hard bop dans le groupe Art Blakey and the Jazz Messengers.


Dans les années 1960, il enregistre 36 albums. La plupart sont aujourd’hui des classiques. Il se lance aussi dans le free jazz.

Dans les années 1970, Freddie entre dans le groupe VSOP dirigé par Herbie Hancock. Ce groupe innove dans un nouveau genre de jazz : le free bop (mélange de be bop des années 1940, de modalité des années 1950 et de free jazz des années 1960). Freddie connaît quelques-uns de ses plus grands succès avec cette formation.

Les années 1970 sont vraiment le point culminant de la célébrité de Freddie Hubbard. C’est dans ces années qu’il enregistre, au Palladium, son plus grand album : California Concert, incluant le célèbre « Red Clay » un titre monument du jazz. Il effectue des improvisations sensationnelles et d’excellentes performances musicales. Il est considéré comme un des plus grands trompettistes de l’époque.


En 1966 sort chez Blue Note son dixième album "Blue Spirits". Cet album est issu de sessions enregistrées en février 1965 et en mars de l'année suivante. Les morceaux de 1966 sont des morceaux bonus ajoutés à cette édition Van Gelder et présentent Hubbard avec Joe Henderson et Hosea Taylor aux saxophones et une section rythmique composée de Herbie Hancock, Reggie Workman et Elvin Jones. Que des grands maîtres qui accompagnent ici Freddie Hubbard.

Nous sommes ici en plein dans du jazz, donc ne vous attendez pas à des airs guimauves. Le tempo de certains morceaux est rapide et les solos sont des improvisations recherchées, parfois très personnelles. D'autres morceaux sont plus orientés blues. Ceci dit tous sont d'excellente qualité et l'écoute doit se faire en acceptant de sortir de certains sentiers battus avec toute l'ouverture d'esprit nécessaire ! 

Blue Spirits (Flac 383MB)

Track 1 : Soul Surge

Track 4 : Cunga Black

Track 6: The Melting Pot


vendredi 2 avril 2021

Les Contes Nocturnes de China Moses - Album : Nightintales

China Moses est une chanteuse et animatrice de télévision américaine née à Los Angeles le 9 janvier 1978.  Fille de la chanteuse de jazz Dee Dee Bridgewater et du réalisateur Gilbert Moses, elle baigne dès son enfance dans un univers artistique très imprégné de jazz du côté maternel !  Elle s’impose aussi comme une référence incontournable de la scène hexagonale de R’n’B.  En 2008 , elle explore d’autres horizons artistiques, notamment aux côtés d’un groupe de fusion, Sound Good To You, mélangeant métal, soul, funk  et hip hop. Son style oscille entre tous ces courants.

Son album, Nightintales, sorti en 2017 est un étincelant kaléidoscope dont les multiples facettes - jazz, soul, R&B, blues et pop - forment un tout unique. Ce n'était pas pour le jazz vocal que China Moses avait la voix la plus adaptée mais bel et pour bien ce qui est présenté dans ce disque , c'est à dire plus ou moins de la Soul avec quelques retours bienvenus dans le Blues .

Dès les premières secondes du disque, on se dit : Quelle voix! Quel groove ! et que dire de la qualité des musiciens qui l’accompagne !! Elle illumine ses onze contes nocturnes originaux de balades cool-jazz à l'énergie débridée et au swing renversant.


Nightintales (Flac 286MB)


Track 1 - Running

Track 2 : Put It On The Line

Track 9 : Hungover


vendredi 26 mars 2021

Le maître de la six-cordes : Kenny Burrell. Album : Midnight Blue

Né à Detroit (Michigan), en 1931 dans une famille de musiciens, Kenny Burrell apprend à jouer de la guitare sur l’instrument d’un de ses trois frères. Excellent technicien et pur styliste dont l’art est fortement ancré dans le blues, Kenny Burrell, lorsqu’il s’installe à New York l’année suivante, est aussitôt sollicité pour de nombreuses séances d’enregistrements, notamment aux côtés du trompettiste Kenny Dorham, de l’organiste Jimmy Smith, des saxophonistes John Coltrane et Coleman Hawkins, ou du clarinettiste Benny Goodman, entre autres. Sa connaissance de toutes les formes et de tous les styles de guitare l’autorise à participer à de nombreux spectacles new-yorkais ; il se produit ainsi à plusieurs reprises en trio au Village Vanguard (célèbre club de jazz de la ville), ainsi que dans la plupart des grands festivals mondiaux, où il revient régulièrement. Il est également professeur d’histoire du jazz à l’université de Los Angeles.

L'album Midnight Blue sorti chez Blue Note en 1963, met particulièrement l'accent sur sa façon d'interpréter le blues. Pour moi un de ses meilleurs albums.  Le titre de cet album correspond parfaitement bien à la musique. 

La session d'enregistrement n'a pas fait appel à un pianiste. Cela ajoute à l'ambiance de détente qui transcende les sons trépidants de la session. Kenny Burrell joue l'improvisateur principal sur sa guitare semi-acoustique et le saxophoniste, Stanley Turrentine l'accompagne et produit d'excellents solos.

Bref, un album qui s'écoute avec grand plaisir.

Midnight Blue (Flac 258MB)

Track 1 : Chitlins Con Carne

Track 7 : Saturday Night Blues

Track 9: K Twist

vendredi 19 mars 2021

De très belles note des profondeurs entre jazz et soul - Courtney Pine - Black Notes From The Deep

Courtney Pine né en 1964, est devenu l'un des principaux porte-drapeaux du jazz britannique des années 80 et, plus particulièrement, l'emblème d'une nouvelle génération de musiciens noirs d'origine antillaise basés à Londres qui ont choisi de jouer du bebop acoustique plutôt que de la fusion électrique. 

En plus du saxophone, il joue également de la flûte, de la clarinette, du clavier, etc. Ses disques les plus récents ont marié le jazz à la musique électronique moderne britannique telle que le drum and bass le UK garage ainsi que la soul contemporaine.


BLACK NOTES FROM THE DEEP
(Freestyle Records) est sorti en 2017, représente bien son grand intérêt pour la musique soul et gospel. Dans cet album il revient au saxophone ténor pour la première fois depuis dix ans et fait appel aux talents vocaux de la star britannique de la soul, Omar, dont le tube de 1992, There's Nothing Like This, a établi une signature sonore unique et immédiatement reconnaissable qui lui a valu depuis d'être acclamé par la critique et de collaborer avec des artistes comme Stevie Wonder, Erykah Badu, Carleen Anderson et Angie Stone.  Ce projet très spécial réunit deux des meilleurs talents britanniques du jazz et de la soul, qui composent, enregistrent et interprètent ensemble de nouveaux morceaux originaux.


Black Notes From The Deep (Flac 257 MB)

Titre 1 : Rules (feat. Omar) 


titre 2 : You Know Who You Are


titre 9 : Butterfly (feat. Omar)



vendredi 12 mars 2021

Le son Soul de Philadelphie avec MFSB

Comme mentionné précédemment, j'ai décidé d'ouvrir ce blog jazz aussi à la musique Soul. Donc, en intermittence avec le jazz, j'inclurai quelques monuments à (re) découvrir afin d'illustrer ce genre musical.

Soul est le terme générique, tout comme le jazz. Il se décompose en plusieurs sous-genres : Motown Sound, Stax Sound, Northern Soul, Disco, Philly Sound, Jazz Funk, High Energy, Brit funk. Bref, il y a du pain sur la planche!

Puisqu'il faut bien choisir, commençons par une illustration du Philly Sound, avec le très philadelphien group MFSB et leur album du même nom (MFSB) sorti en 1973. MFSB signifie « Mother Father Sister and Brother ». 

Précurseurs du disco grâce à l’accentuation de la grosse caisse et du hit-hat, MFSB va se propulser  au sommet des Charts grâce à un instrumental baptisé TSOP (The Sound Of Philadelphia) enregistré pendant le Printemps 1974.


Je crois que le plus connu des albums de ce groupe est "Love is the Message", sorti en 1975, mais j'ai choisi MFSB parce que c'est leur premier album en 1973. Il intègre plus une mixité musicale soul-funk avec des accents jazz et ne comporte pas encore un tempo plus disco qu'on pourra retrouver dans leurs futurs albums.

Le dernier morceau de ce disque (bonus track) est le premier succès de la formation, TSOP (The Sound of Philadelphia) , il deviendra également le titre le plus connu de MFSB grâce au succès de l'émission télévisée Soul Train dont il devient le générique.


MFSB (FLAC 233mb)


Track 2 "Family Affair"

track 4 : Back Stabbers


TSOP , générique de la formidable émission "Soul Train", émission que je vous invite à découvrir sur Youtube, une vraie anthologie de la Soul Music et des danseurs qu'on envie tous !