Dans un blog précédent, j'ai eu l'occasion de parler des débuts notoires de John Coltrane et de proposer un parcours musical qui reflétait ce qu'on a tendance à appeler son "côté gentil" traduit dans des compositions douces, relaxantes, voire spirituelles.
John Coltrane a expérimenté la musique d'une façon très lyrique et méditative, ses interprétations sont de plus en plus très personnelles, en dehors du tempo habituel.
A partir de 1960, il reprend des airs connus et issus soit du répertoire folk, comme Greensleeves, soit de la musique populaire, comme Chim Chim Cheree (air que nous connaissons par le film Mary Poppins).
Cette musique est incantatoire et nous fait entrer dans une sorte de transe spirituelle dans laquelle Coltrane et ses musiciens nous entraînent sans toujours que nous y arrivions à les suivre !
Le morceau "I want to talk about you" joué en Live en 1963 nous permet d'entendre ce que John Coltrane peut broder autour d'une base mélodique.
Il n'est pas dans mon intention de placer ici tous les morceaux mémorables que John Coltrane a joués, produits et composés. D'autant plus que le crédit vidéographique est encore très cadenassé par des droits d'auteurs. On ne peut visionner que sur YouTube et pas ailleurs... Donc pour se faire une idée, une recherche simple sur YouTube ou DailyMotion, permet d'écouter pas mal des ses interprétations.
Ceci dit, l'intérêt de connaître et de pouvoir associer l'influence que ce géant du jazz a pu et peut encore avoir sur bien des générations de jazzmen reste primordial.
dimanche 23 décembre 2012
samedi 15 décembre 2012
Revue d'album : "Love and Peace" Dee Dee Bridgewater
Voici un album de 1994 qui va nous permettre à la fois de découvrir une chanteuse de talent et un de ses albums, "Love and Peace" dans lequel elle rend hommage à Horace Silver.
L'album 'Love and Peace' reprend 12 titres qui ont fait la notoriété d'Horace Silver, tels que Nica's Dream ou encore The Tokyo Blues, etc... Cet album s'écoute avec plaisir comme une disque de variétés qui n'a absolument pas défraîchi avec le temps. De très bons musiciens, tels que Stéphane (trompette) et Lionel Belmondo (tenor saxophone), Hein Van De Geyn à la basse ou encore André Ceccarelli à la batterie accompagnent la chanteuse avec brio.
L'incontournale succès "Song For My Father"
"Soulville" interprété en live en 1995 au festival de jazz de Montréal. Une belle démonstration de l'excellent 'scat' qu'elle pratique avec presque le même brio qu'Ella Fitzgerald. (scat = style de jazz chanté avec des onomatopées)
Dee Dee Bridgewater sort son premier album, qui s'intitule de son nom en 1974, résolument orienté soul et funk. La même année, elle chante dans la comédie musicale The Wizz, à Broadway. Après avoir joué en France la comédie musicale Sophisticated Ladies en 1984, elle s'installe à Paris en 86. La même année, on la voit jouer le rôle de Billie Holiday dans Lady Day, pour lequel elle est nommée au prix Laurence Olivier. en 1989, elle obtient un gros succès avec la chanson "Precious Things", chantée en duo avec Ray Charles.
C'est vers la fin des années 80 qu'elle va résolument se tourner vers le jazz. Elle se produit au Festival de Montreux en 1990.
En 1994 elle collabore avec Horace Silver, qu'elle admire depuis longtemps, pour l'album " A tribute to Horace Silver" que nous allons découvrir partiellement ici. En 1997 elle rendra également hommage à Ella Fitgerald avec son album 'Dear Ella' (source Wikipedia)
L'album 'Love and Peace' reprend 12 titres qui ont fait la notoriété d'Horace Silver, tels que Nica's Dream ou encore The Tokyo Blues, etc... Cet album s'écoute avec plaisir comme une disque de variétés qui n'a absolument pas défraîchi avec le temps. De très bons musiciens, tels que Stéphane (trompette) et Lionel Belmondo (tenor saxophone), Hein Van De Geyn à la basse ou encore André Ceccarelli à la batterie accompagnent la chanteuse avec brio.
L'incontournale succès "Song For My Father"
"Soulville" interprété en live en 1995 au festival de jazz de Montréal. Une belle démonstration de l'excellent 'scat' qu'elle pratique avec presque le même brio qu'Ella Fitzgerald. (scat = style de jazz chanté avec des onomatopées)
lundi 10 décembre 2012
New paths in Jazz - les autres chemins du jazz : Wolfgang Haffner
Wolfgang Haffner est considéré comme le meilleur batteur jazz allemand.
Né en 1965, sa carrière musicale a commencé assez tôt vers l'âge de 18 ans, et cela quand Albert Mangelsdorff le choisit comme membre de son groupe. Il a eu depuis l'occasion de jouer avec la crème des musiciens allemands de jazz. Son succès s'est internationalisé auprès de Michael et Randy Brecker, Pat Metheny ou John Abercrombie, aussi avec Chaka Khan, aussi avec de grosses pointures scandinaves tels que Nils Landgren ou Lars Danielsson. Bref, il a participé en tant que sideman à plus de 400 enregistrements.
Il peut être catégorisé dans la fusion pop-jazz, le Nu-Jazz ou le smooth jazz. Il a introduit des sons et des ambiances issus de l'électronique. L'écoute des ses morceaux reste accessible à tous et surtout à tous ceux qui sont de culture pop. Le jazz est souvent et indéniablement présent dans ses tournures musicales mais sans prendre le devant. Le tempo lounge planant ou rythmé Nu-Jazz sont un fil conducteur.
Je l'ai découvert par hasard en achetant un double CD issu du label ACT : "Signature Edition 4".
Dans cette compilation Wolfgang Haffner a choisi ses propres compositions placées plus ou moins dans un ordre chronologique à partir de 1992.
Ecoutons quelques morceaux pris dans son répertoire.
Trois morceaux très relaxant ;
"Bing" de l' Album "Heart of the Matter" 2012
"Dom"
"The Flow" de l'album "Round Silence"
Un morceau plus rythmé pour son côté smooth-Jazz : "Criss Cross" de l'album "Urban Life"
et enfin pour un aspect plus Nu-Jazz et en live avec le NDR Big Band - "24hours"
Né en 1965, sa carrière musicale a commencé assez tôt vers l'âge de 18 ans, et cela quand Albert Mangelsdorff le choisit comme membre de son groupe. Il a eu depuis l'occasion de jouer avec la crème des musiciens allemands de jazz. Son succès s'est internationalisé auprès de Michael et Randy Brecker, Pat Metheny ou John Abercrombie, aussi avec Chaka Khan, aussi avec de grosses pointures scandinaves tels que Nils Landgren ou Lars Danielsson. Bref, il a participé en tant que sideman à plus de 400 enregistrements.
Il peut être catégorisé dans la fusion pop-jazz, le Nu-Jazz ou le smooth jazz. Il a introduit des sons et des ambiances issus de l'électronique. L'écoute des ses morceaux reste accessible à tous et surtout à tous ceux qui sont de culture pop. Le jazz est souvent et indéniablement présent dans ses tournures musicales mais sans prendre le devant. Le tempo lounge planant ou rythmé Nu-Jazz sont un fil conducteur.
Je l'ai découvert par hasard en achetant un double CD issu du label ACT : "Signature Edition 4".
Dans cette compilation Wolfgang Haffner a choisi ses propres compositions placées plus ou moins dans un ordre chronologique à partir de 1992.
Ecoutons quelques morceaux pris dans son répertoire.
Trois morceaux très relaxant ;
"Bing" de l' Album "Heart of the Matter" 2012
"Dom"
"The Flow" de l'album "Round Silence"
Un morceau plus rythmé pour son côté smooth-Jazz : "Criss Cross" de l'album "Urban Life"
et enfin pour un aspect plus Nu-Jazz et en live avec le NDR Big Band - "24hours"
vendredi 7 décembre 2012
Hommage à Dave Brubeck
Un court post car je tiens à rendre hommage à Dave Brubeck, décédé ce 5 décembre 2012 juste avant de fêter son 92ième anniversaire.
En 1951, il fonde son célèbre quartette duquel naîtra, huit ans plus tard, le célèbre morceau 'Take Five", une composition de son saxophoniste Paul Desmond. (Joe Morello à la batterie, Eugène Wright à la basse). Ce morceau, ainsi que 'Three to Get Ready" et 'Blue Rondo a la Turk" repris en France par Claude Nougaro dans sa chanson 'A Bout de souffle", sont tous repris sur l'album 'Time Out' qui a été vendu à plus d'un million d’exemplaires.
Réécoutons une des multiples versions de 'Take Five", celle-ci interprétée en 66 par Dave Brubeck et son ensemble.
Et la version de George Benson interprétée vingt ans plus tard, en 1986 au festival de Montreux avec Sadao Watanabe au sax.
Réécoutons une des multiples versions de 'Take Five", celle-ci interprétée en 66 par Dave Brubeck et son ensemble.
Et la version de George Benson interprétée vingt ans plus tard, en 1986 au festival de Montreux avec Sadao Watanabe au sax.
dimanche 2 décembre 2012
John Coltrane - Partie I
Un gros morceau, aujourd'hui. Eh oui, se faire sa culture musicale n'est pas toujours de tout repos !
Toutefois, le texte est coupé par quelques morceaux musicaux choisis qui viendront illustrer le propos et vous détendre, je l'espère.
John Coltrane doit être considéré comme un véritable génie qui a su réinventer le vocabulaire jazz au début des années 60, tout comme le firent Louis Armstrong et Charlie Parker dans les décennies précédentes.
Son influence reste clairement identifiable dans le jeu de tous les saxophonistes jazz et il reste également une icône pour un bon nombre de musiciens d'autres genres musicaux.
En 1955, Miles Davis cherche un saxophoniste pour son quintet. Il voudrait bien avoir Sonny Rollins mais ce dernier décline l'invitation car il suit en cure de désintoxication à la drogue et faire partie de l'entourage de Miles Davis à ce moment là ne l'aiderait en rien.... Red Garland et Philly Joe Jones que Miles connaît bien recommandent Coltrane.
John Coltrane rencontre quelques difficultés à s'intégrer dans ce groupe et d'ailleurs il désoriente quelque peu un certain nombre de fans de Miles Davis. Il avoue lui-même qu'il n'était pas très content de sa prestation mais que malgré tout, Miles Davis persistait à l'encourager car, certainement, Miles voyait déjà en lui le potentiel énorme de son talent.
Plus tard, Miles Davis avouera que 'le quintet formé avec Coltrane a fait d'eux une véritable légende".
Et donc de 1955 à 1956 , Miles Davis va produire 6 albums avec Coltrane au saxo dont le fameux 'Round about Midnight' qui va devenir un album phare et une référence colossale.
Miles Davis & John Coltrane dans 'Round Midnight
L'addiction à la drogue de Coltrane va être un motif de dissension majeur entre lui et Miles Davis qui va le virer, pour ensuite le réintégrer et encore s'en séparer après des tentatives infructueuses.
Fortement influencé par son épouse, Juanita Austin, aussi prénomée Naïma, son prénom musulman, John Coltrane va réussir en 1957 a se détacher de la drogue et de trouver des inspirations plus intellectuelles et plus dictées par la "grâce de Dieu" . Ce nouveau départ va lui permettre un engagement de six mois auprès du pianiste Thelonious Monk avec qui il aura la liberté d'explorer des improvisations nouvelles.
Le très célèbre morceau, Ruby My Dear de l'album Thelonious Monk and John Coltrane
En 58-59 Miles Davis va le réengager dans son sextet et il va avoir l'occasion de participer à la composition d'albums cultes tels que 'Milestones", "Jazz Tracks" , mais surtout le fameux "Kind Of Blue" en 59 avec Bill Evans au piano.
En 1960, John Coltrane va voler des ses propres ailes et former son propre groupe avec le jeune pianiste McCoy Tyner, le batteur Elvin Jones et le bassiste Jimmy Garrison. Ils vont rester ensemble pour cinq années.
1960 - Nous allons découvrir le titre "My Favorite Things" interprété d'une façon originale et très douce par la chanteuse Youn Sun Nah. Je n'ai pas mis le titre original de l'album de John Coltrane parce qu'il fait plus de 13 minutes. C'est une façon de bien démontrer que ces standards de jazz sont repris et repris encore par des nouvelles générations d'artistes de grand talents.
1960 - John Coltrane - Coltrane Plays The Blues - Mr. Syms
Toutefois, le texte est coupé par quelques morceaux musicaux choisis qui viendront illustrer le propos et vous détendre, je l'espère.
John Coltrane doit être considéré comme un véritable génie qui a su réinventer le vocabulaire jazz au début des années 60, tout comme le firent Louis Armstrong et Charlie Parker dans les décennies précédentes.
Son influence reste clairement identifiable dans le jeu de tous les saxophonistes jazz et il reste également une icône pour un bon nombre de musiciens d'autres genres musicaux.
En 1955, Miles Davis cherche un saxophoniste pour son quintet. Il voudrait bien avoir Sonny Rollins mais ce dernier décline l'invitation car il suit en cure de désintoxication à la drogue et faire partie de l'entourage de Miles Davis à ce moment là ne l'aiderait en rien.... Red Garland et Philly Joe Jones que Miles connaît bien recommandent Coltrane.
John Coltrane rencontre quelques difficultés à s'intégrer dans ce groupe et d'ailleurs il désoriente quelque peu un certain nombre de fans de Miles Davis. Il avoue lui-même qu'il n'était pas très content de sa prestation mais que malgré tout, Miles Davis persistait à l'encourager car, certainement, Miles voyait déjà en lui le potentiel énorme de son talent.
Plus tard, Miles Davis avouera que 'le quintet formé avec Coltrane a fait d'eux une véritable légende".
Et donc de 1955 à 1956 , Miles Davis va produire 6 albums avec Coltrane au saxo dont le fameux 'Round about Midnight' qui va devenir un album phare et une référence colossale.
Miles Davis & John Coltrane dans 'Round Midnight
L'addiction à la drogue de Coltrane va être un motif de dissension majeur entre lui et Miles Davis qui va le virer, pour ensuite le réintégrer et encore s'en séparer après des tentatives infructueuses.
Fortement influencé par son épouse, Juanita Austin, aussi prénomée Naïma, son prénom musulman, John Coltrane va réussir en 1957 a se détacher de la drogue et de trouver des inspirations plus intellectuelles et plus dictées par la "grâce de Dieu" . Ce nouveau départ va lui permettre un engagement de six mois auprès du pianiste Thelonious Monk avec qui il aura la liberté d'explorer des improvisations nouvelles.
Le très célèbre morceau, Ruby My Dear de l'album Thelonious Monk and John Coltrane
En 58-59 Miles Davis va le réengager dans son sextet et il va avoir l'occasion de participer à la composition d'albums cultes tels que 'Milestones", "Jazz Tracks" , mais surtout le fameux "Kind Of Blue" en 59 avec Bill Evans au piano.
En 1960, John Coltrane va voler des ses propres ailes et former son propre groupe avec le jeune pianiste McCoy Tyner, le batteur Elvin Jones et le bassiste Jimmy Garrison. Ils vont rester ensemble pour cinq années.
1960 - Nous allons découvrir le titre "My Favorite Things" interprété d'une façon originale et très douce par la chanteuse Youn Sun Nah. Je n'ai pas mis le titre original de l'album de John Coltrane parce qu'il fait plus de 13 minutes. C'est une façon de bien démontrer que ces standards de jazz sont repris et repris encore par des nouvelles générations d'artistes de grand talents.
1960 - John Coltrane - Coltrane Plays The Blues - Mr. Syms
Alors que John Coltrane entame déjà un chemin introspectif avec des intonations parfois tortueuses dans lesquelles nous devons le suivre,quelquefois avec difficulté, il produit et revient à des standards et des balades. Spécialement dans son album "Ballads" en 1961.
Découvrons pour finir cette première partie lui étant consacrée, une video d'un concert de Wynton Kelly dans lequel il a pris part. Et cela, afin de garder en mémoire ce qu'on appelle le "gentil côté de John Coltrane" . Dans un prochain épisode nous décrouvrirons une autre facette de sa personnalité musicale....
Une session avec Wynton Kelly (piano) et Stan Getz (Sax) en 1960
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